En Jean 15, le Seigneur parla à Ses disciples du fait de porter du fruit pour la gloire de Dieu. Il leur dit qu’Il était le vrai cep de vigne, Son Père le cultivateur, et qu’eux étaient les sarments. Il dit également : « Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit… En ceci mon Père est glorifié, que vous portiez beaucoup de fruit ; et vous serez mes disciples » (Jean 15v5, 8). Puis il leur dit : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais c’est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure » (Jean 15v16).
De ces paroles de notre Seigneur, nous apprenons que le but de notre appel et de notre salut est que nous portions du fruit à la gloire du Père. Pour cela, nous avons été choisis et établis. Notre Père recherche du fruit pour Son plaisir et Sa satisfaction dans Ses enfants, et « tout sarment qui porte du fruit, il le nettoie, afin qu’il porte plus de fruit » (Jean 15v2). Nous pouvons être ainsi sûrs que porter du fruit pour Dieu est un élément essentiel de la vie chrétienne. Le Seigneur nous a sauvés dans ce but précis, et tout chrétien doit être exercé sur ce sujet important et pratique de porter du fruit.
7.1 - Qu’est-ce que porter du fruit ?
Porter du fruit est une manifestation de la vie et des caractéristiques de cette vie. Une graine de semence plantée contient la vie et les caractéristiques certaines de celle-ci. Elle devient une plante qui produit du fruit de même nature et de mêmes caractères que la vie qui était dans la graine de semence plantée. Le pépin (semence) d’un oranger, s’il est planté, produira un autre oranger avec son fruit caractéristique. Le pépin (semence) d’un citronnier qui est planté produira un autre citronnier avec des citrons comme fruits.
De même dans la vie chrétienne, porter du fruit est une reproduction de la vie et des caractéristiques de Christ dans le croyant. Porter du fruit est davantage ce qu’on est que ce qu’on fait ; c’est être quelque chose pour Dieu plutôt que faire quelque chose pour Lui. Porter du fruit pour Dieu a à faire avec le caractère et la ressemblance à Christ plutôt qu’avec le service.
Christ le vrai cep dans lequel le croyant doit demeurer, voudrait se reproduire chez ceux qui demeurent ainsi en communion avec Lui. Le Père, le divin cultivateur, cherche à ce que la vie de Christ et Ses caractéristiques soient reproduites et manifestées dans Ses enfants. Voilà le fruit qu’Il recherche pour Sa satisfaction et Son délice. Il nous a prédestinés « à être conformes à l’image de son Fils » (Romains 8v29), et désire « que Christ soit formé en nous » (Galates 4v19). Ainsi l’apôtre Paul réalisait que le dessein de Dieu dans toutes les difficultés que nous sommes appelés à traverser, est « que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps » (2 Corinthiens 4v10). Quand Christ est vu dans notre vie, c’est du fruit à Sa gloire et à celle du Père.
En Galates 5v22-23, il nous est dit que « le fruit de l’Esprit est l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance ». Toutes ces nonuples vertus étaient parfaitement illustrées dans la vie de Christ comme fruit à la gloire et pour le délice du Père. L’Esprit de Dieu qui habite dans le croyant voudrait aussi produire cette belle grappe du nonuple fruit dans la vie de chaque croyant qui demeure en Christ le vrai cep. Il n’est pas parlé de ces vertus de ressemblance à Christ comme de plusieurs fruits, mais comme du « fruit de l’Esprit ». Elles sont, pour ainsi dire, toutes en un bouquet comme une grappe de raisin — un fruit aux neuf saveurs différentes. C’est un développement harmonieux complet, par l’Esprit, du caractère chrétien, dans lequel chaque partie est en relation évidente avec le reste. L’amour est mentionné en premier et brille dans toutes ces vertus et les relie ensemble, pour ainsi dire.
Les trois premiers éléments du fruit de l’Esprit (l’amour, la joie, la paix) sont dirigés vers Dieu et sont pour Sa contemplation. Ils peuvent être appelés le fruit interne. Les trois éléments suivants (la longanimité, la bienveillance, la bonté) ont un caractère relatif, le résultat de ce que les trois premiers remplissent le cœur. Ils se manifestent envers les frères, le monde, et même les ennemis du croyant. Tous peuvent les voir et les apprécier. Les trois derniers éléments (la fidélité, la douceur, la tempérance ou maîtrise de soi) sont personnels et nécessaires au soutien de l’âme dans sa traversée du monde avec ses tribulations et ses épreuves